Apollo Brown & Stalley
Blacklight
Année : 2021
Format : album 15 titres
Localisation : USA (Detroit)
Production : Apollo Brown
Featurings : Skyzoo, Joell Ortiz, Omari Hardwick

Je pourrais décrire Stalley comme ceci pour faire court : Stalley est musulman. Ensuite, Wikipédia nous dit « Interrogé sur sa barbe, il a révélé qu’il voulait que quelque chose grandisse avec lui au fur et à mesure qu’il grandissait en tant qu’artiste » et « je suis un musulman sunnite et cela fait partie de ma religion, ça me rappelle tous les prophètes et les grands hommes qui avaient la barbe avant moi, ils étaient tous sages et humbles dans leurs voies de grandeur. »

Apollo Brown lui est un producteur très actif ces dernières années. Il nous a livré l’excellent Sincerely, Detroit où l’on retrouve la crème de la scène de la Motor City ainsi que des albums en commun avec Planet Asia, Che Noir, Raheem DeVaughn, Locksmith, Joell Ortiz… Il fait naturellement partie des producteurs les plus en vue de la scène Hip Hop sur ces dernières années. Entre ses samples de soul et de blues, il a confectionné un boom bap assez inédit. Entre RZA, DJ Premier et J. Dilla, vous comprenez vite que ses références ne sont que des légendes du genre.

Un projet en commun n’était bien évidemment pas surprenant vu les similitudes des deux artistes. Le titre de l’album fait également office de premier single mais que faut-il comprendre derrière Blacklight ? Une lumière qui identifie les faux-amis également appelés des haters/rageux, les réelles intentions des personnes portant un masque. Rien d’original dans le thème mais la musique est bonne.
Apollo Brown parle du titre Humble Wins en ces termes : « Certainement l’un de mes titres préférés sur l’album. Nous avons tous des Humble Wins. Il n’y a rien de mal à gagner tranquillement, mais il n’y a aussi rien de mal à apporter un peu de conscience à vos victoires, qu’elles soient grandes ou petites. Une humble vantardise, si vous voulez. Nous le faisons tous. N’est-ce pas ? Stalley a très bien fait son job sur ce titre et il nous donne un petit aperçu de ce qu’il y a sous ce Blacklight. » Pour ma part, je ne partage pas son avis, je n’ai pas vraiment accroché. Il n’y a d’ailleurs pas eu de video pour ce morceau malgré l’admiration du producteur.

Par contre, ils ont clippé No Monsters qui lui est une des belles réussites du disque. Il découpe parfaitement le sample et ce kit de batterie ne cessant de se renouveler est magique. La ligne de basse glisse toute seule, avec toujours ce grain craquelé difficile à identifier.


Les anges s’invitent ensuite sur le très émouvant Lost Angels avec lequel on a l’impression de ne plus être de ce monde durant presque quatre minutes. Le morceau contient des influences très gospel et Stalley est touchant dessus.

C’est surement l’album qui manquait à Stalley pour compléter sa discographie. Il n’y a pas de répétition, tout y est homogène, aucun titre ne se perd dans cette messe et seuls Skyzoo et Omari Hardwick font partie des rares privilégiés à être invités.
Si vous avez aimé les précédents efforts d’Apollo, foncez ! La seule garantie est que vous retrouverez la même qualité avec l’avantage d’éviter tout copié-collé tellement c’est fort. Concernant Stalley, il s’est toujours maintenu, il ne fait aucun hors-piste, il attaque très bien les morceaux et ses couplets sont carrés.
On pouvait difficilement espérer mieux de ces talentueux artistes dans une année 2021 qui a vraiment été à la hauteur en terme musical…à défaut du reste.

Chronique écrite par Fathis.


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