Boldy James & Alchemist

The Price Of Tea In China
Format : Album 12 titres
Année : 2020
Localisation : USA (Detroit & Los Angeles)
Production : Alchemist
Featurings : Vince Staples, Benny the Butcher, Freddie Gibbs, Evidence

Avant de prendre le temps de développer sur le The Price Of Tea In China de Boldy James & Alchemist, j’aimerais vous livrer mon sentiment sur le parcours d’Alchemist.

Je trouve que sa régularité dans la perfection est juste exceptionnelle, c’est incroyable. On dirait un sportif de haut niveau avec une hygiène de vie parfaite.
Faire perdurer dans le temps un style, une marque de fabrique, une identité musicale aussi forte comme il le fait, en restant toujours au top niveau, sur le toit de sa discipline est quelque chose d’assez exceptionnel, je le répète !
Je suis amoureux de sa put*in de rap musique !

Alors, évidemment, quand j’ai appris qu’il remettait ça avec Boldy James, autant vous dire que je n’ai eu aucun doute sur la qualité du projet que ces deux-là allaient nous balancer.
Déjà My 1st Chemistry Set (1er album du duo, sorti en 2013) était le chef d’œuvre qu’on connaît tous. Les morceaux Moochie, You know, What’s the word et autres Give me a reason raisonnent encore dans mes enceintes !
Ce genre de titres que tu feras écouter aux enfants de tes enfants tant la fusion entre le flow nonchalant de Boldy James et les prods léchées d’Alchemist est complète et absolue.

Ces ingrédients, bien sûr, on les retrouve tout au long de ce nouvel opus.
Ce rap de rue qui fait de The Price Of Tea In China un de mes albums favoris en cette année 2020.
D’ailleurs, et c’est un avis personnel bien sûr, je trouve que sur une échelle de 1 à 10 des MC’s les plus sous-cotés, on peut aisément placer le rappeur de Detroit à la 20ème marche tellement les médias estampillés Hip Hop le négligent…C’est simplement fou !
Le manque de reconnaissance de Boldy James est proportionnel à la qualité de ses aptitudes rapologiques.
Mais on ne va pas non plus en faire un cas d’étude. Tout amateur de rap, issu de la culture Hip Hop, sait comment ça se passe aujourd’hui au niveau de la presse mainstream, je ne vais donc pas m’étendre plus que ça et puis pour être honnête, ce n’est pas non plus le sujet de la chronique.

Je ne suis pas le journaliste qui vous fera tout un article sur la vie de Boldy James et Alchemist, bien qu’ils méritent évidemment un maximum de lumière et que je suis sûr que certaines plumes bien affinées se sont déjà chargées de leur tirer le portrait en long et en large.
Moi je vous livre un ressenti, le truc qui se passe quand je mets The Price Of Tea In China dans mes oreilles.
Merde mec, c’est tout en images dans ma tête, comme si la musique d’Alchemist était directement branchée sur mon circuit cérébral du plaisir.

L’ambiance de Carruth m’entraîne d’entrée de jeu dans les rues de Detroit, genre tu roules toute la nuit en regardant la ville avec tous ses contrastes, de ses plus belles lumières à la noirceur de ses ruelles. T’es direct dans le truc tu vois.

Plus les titres s’enchaînent, plus on rentre dans l’univers d’un Boldy James rempli de paradoxes qui s’entrechoquent et qui nous emmènent aux quatre coins de son esprit torturé.
Alchemist, en grand architecte qu’il est, sait comment faire ressortir le meilleur du flow de Boldy James avec des productions dont lui seul a le secret, une formule qui sonne toujours juste.
C’est d’ailleurs ce qui rend l’improbable tellement simple, comme une rencontre entre le rappeur de Detroit et Vince Staples sur Surf & Turf ou quand Benny The Butcher s’invite à la cérémonie pour créer l’ambiance suffocante de Scape the Bowl, qui est pour moi un des moments les plus forts de ce projet. La combinaison des deux MC’s en passe passe est d’une dangerosité implacable, la prod. est monstrueuse avec ce beat qui te percute les tympans et cette nappe hypnotique et inquiétante qui te tient en haleine du début à la fin du track. Le choix de le clipper était pratiquement dicté par la puissance du feat.

Et en parlant de featurings, là aussi, le choix des invités est judicieux et ne souffre d’aucune fausse note.
Vince Staples, Benny The Butcher et un Evidence qui n’a rien perdu de sa science du placement et des images évocatrices sur le très planant Grey October.
Evidence, tu fais chier, sors nous un nouvel album s’il te plaît !

Si tout est parfait sur ce long format, ma sensibilité artistique relèvera des séquences fortes en testostérone comme S.N.O.R.T. avec un Freddie Gibbs en mode Champions League, Run-Ins où encore Speed Demon Freestyle. J’aime ce put*in de style !!!

Encore une fois, c’est le cœur qui parle en vous disant d’aller jeter une oreille attentive (si ce n’est déjà fait) sur le travail de Boldy James et du bâtisseur de Beverly Hills car on est pas loin du 25 sur 20, hé hé ! Comme vous l’aurez compris c’est un gros kiff pour moi et il fallait que je vous en parle, obligé !

À bientôt pour un nouveau shoot sur le T-Rex et d’ici là, restez connectés !

Big up la mif’

SIMBA Le Fonkicker