DJ et beatmaker du groupe de rap La Meute qu’il a fondé en 1993 avec ses amis DJ Ronsha et G-Zon, Kefran est un artiste éclectique dont les multiples influences musicales se ressentent autant dans ses DJ sets que dans ses compositions. Pour T-Rexmagazine DJ Kefran retrace son parcours et nous parle de son dernier EP en collaboration avec un rappeur US.
Bonjour Kefran, quel a été ton premier contact avec la culture Hip Hop ?
Bonjour, mon vrai premier contact avec la culture Hip Hop (c’était en 1982 je crois) c’était un samedi après-midi, j’étais chez mes grands-parents, je regardais la TV avec mes oncles et nous sommes tombés sur l’émission Mégahertz d’Alain Maneval. Il y avait des mecs qui tournaient sur la tête (ça devait être des membres du Rock Steady Crew) avec un DJ qui scratchait sur des vinyles tout tagués et avec des flops dessinés dessus. C’était une grosse claque ! Des mecs qui portaient des survêtements Adidas comme nous et qui breakaient, c’était un choc visuel et sonore, on a poussé le bureau et la table basse et on a essayé de tourner sur le dos et la tête direct après (rires). Ce n’était pas mon premier contact avec le rap car un de mes oncles était déjà DJ (RIP) et il écoutait déjà Kurtis Blow, Sugarhill Gang et Grand Master Flash & The Furious Five. Mais de cette émission j’ai des souvenirs assez précis, et même de cette journée bizarrement, après on est descendu dans la cité et c’était l’effervescence, tout le quartier parlait de ça.
Qu’est-ce que représentait la culture Hip Hop pour toi à l’époque et que représente-t-elle aujourd’hui ?
À l’époque, j’ai pris ça du genre « enfin une culture qui me parle ! ». Les grands du quartier écoutaient du rock, du funk, de la soul, du reggae… mais même si certains de ces styles musicaux me parlaient vraiment, là c‘était différent, il y avait tout un truc qui allait avec le graffiti, la danse, le DJing… C’était une sorte de bouffée d’air frais, on voyait les tags ou les graffs sur le métro new-yorkais dans les séries ou les films, on ne savait pas trop ce que c’était mais c’était kiffant. Ça a permis à beaucoup de jeunes de s’éloigner de certaines conneries des quartiers. À l’époque, pour moi ça représentait un peu un style de vie. Aujourd’hui le niveau technique en DJing, danse, graff, beatbox et en rap est énorme, ça a grave évolué mais la culture Hip Hop s’est un peu diluée dans le système, j’ai un peu l’impression que mis à part certaines équipes, les jeunes rappeurs ne m’ont pas l’air très proches des graffeurs ou des danseurs et vice versa, c’est devenu peut-être plus cloisonné. Chacun essaie de prendre son bif dans son coin sans que les différentes disciplines se mélangent vraiment, c’est un peu ce que je ressens. Je suis toujours sensible à cette culture mais beaucoup moins présent dans les évènements qu’avant.
Comment as-tu débuté le DJing ? Et pourquoi ?
Alors, comme je te l’ai dit avant, j’avais un oncle DJ qui était dans le mix de soirées, pas du tout dans le scratch ou la technique mais je l’admirais beaucoup étant petit, comme j’étais assez nerveux de nature mes mains tremblaient beaucoup et je me sentais incapable de faire ça un jour. Je m’étais essayé au break, au smurf, au tag et au graffiti sans trop de réussite donc j’avais lâché l’affaire. Mais j’écoutais énormément de rap, funk, new jack… À l’époque, vers mes 16 ans, j’étais dans la « débrouillardise » de quartier donc j’avais un peu d’argent et mon petit frère (qui a 4 ans de moins que moi) avait testé les platines chez un pote à lui et il avait kiffé. Du coup il m’avait dit qu’il aimerait bien avoir des platines et comme par hasard quelques jours plus tard un pote qu’on appelait Jeckle (qui est décédé d’une bavure policière RIP) est venu me voir pour me proposer un ampli, des enceintes, une mixette et deux platines tombées du camion. J’ai tout monté chez ma grand-mère (RIP) et mon petit frère a testé mais comme il n’y arrivait pas trop ça l’a saoulé et il a laissé tomber. J’étais un peu vénère d’avoir acheté tout ça pour rien et puis mon pote Djamel qui tâtait un peu des platines avec mon oncle m’a dit « tiens je te fais voir comment caler deux disques et les mixer entre eux ensuite je dérègle les pitches et tu essayes de refaire ça ». J’ai réussi du premier coup et je me suis pris au jeu. Dans le quartier il y’avait déjà mon ami d’enfance Ronsha qui avait commencé les platines juste un peu avant et aussi mon ami Huggy les Bons Skeudis qui avait quelques années de plus que nous et qui était déjà un DJ confirmé, donc j’étais plutôt bien entouré niveau DJ’s, même si mon oncle avait lâché ses platines pour tomber dans l’héroïne, j’ai pris la relève dans la famille.
Quels étaient les DJ’s qui t’ont inspirés ou influencés à tes débuts ? Et maintenant ?
À l’époque, forcément Dee Nasty m’a énormément inspiré mais pleins d’autres aussi comme DJ Clyde, Asko, Cut Killer (je kiffais leurs mixtapes), Crazy B et forcément Huggy les Bons Skeudis et Ronsha avec qui je m’entrainais sans arrêts. On se tirait vers le haut mutuellement, y’avait pas YouTube mais les cassettes vidéo VHS des championnats DMC sont arrivées un peu après donc on écoutait et on essayait de reproduire. En ce qui concerne les DJ’s américains c’était Cash Money, Grand Master Flash (à qui le DJing doit beaucoup), DJ Jazzy Jeff et par la suite Funkmaster Flex et Tony Touch m’ont énormément influencé. De nos jours il y’a beaucoup de DJ’s talentueux mais je ne suis plus trop les compétitions. Il y en a un que je kiffe vraiment c’est DJ Stretch, c’est un DJ complet, un parfait équilibre entre technique et musicalité et qui en plus de ça est un mec simple et hyper sympa.
Ça fait pas mal d’années maintenant que tu pratiques le DJing, quel est ton recul sur ce métier maintenant ? Les avantages, les inconvénients ?
Je trouve que c’est de moins en moins bien payé sur Paris, on demande aux DJ’s d’être un juke-box, les patrons de clubs ou de bars veulent des playlists, pas des DJ’s, du coup ça m’a un peu saoulé et je ne mixe plus en soirée. Dans le peu de soirées que j’ai fait ces dernières années en touriste (je suis vieux je ne sors plus beaucoup (rires)), j’ai remarqué que la plupart des DJ’s jouent les mêmes sons « sûrs » comme dirait Huggy « mouche à merde sur mouche à merde. » Rares sont les DJ’s qui font encore découvrir des sons en soirée. Et puis tout le monde veut en être, avec les contrôleurs qui te calent les BPM et te choisissent les morceaux en fonction des clefs des mélodies, c’est devenu un peu n’importe quoi. Après il y a encore de bons DJ’s mais ils tournent peu malheureusement ou alors ce sont des smicards de la musique. C’est triste !
Alors qu’un débutant qui ne sait pas se servir d’une platine 1200 MK2 va venir avec un contrôleur et prendre la place des autres DJ’s pour 50€ la soirée. J’en ai un peu vécu fût un temps mais j’étais trop sans concession; je ne peux pas jouer un truc que je n’aime pas pour faire plaisir à un public ou à un patron donc j’ai jamais eu vraiment l’envie d’en faire un taf à plein temps sur le long terme. Après quand tu as des enfants, tu rentres tard, tu vis en décalage avec le reste du monde et vu que ça ne rapporte plus beaucoup sur Paname, je préfère rester chez moi avec ma famille que de mettre du son pour des gamins qui veulent écouter du Jul.
La question qui fâche : Serato ou vinyles ? Tu te souviens de ton ressenti à l’arrivée de Serato ? Es-tu réceptif aux innovations dans le DJing (telle que PHASE par exemple) ?
Ça ne me fâche pas du tout (rires) ! Au début du Serato, honnêtement, je n’ai pas kiffé; je trouvais le son bizarre, un peu métallique. Et puis au fil des mises à jour et des évolutions, c’est devenu de plus en plus performant pour atteindre un super niveau. Maintenant je trouve ça terrible ! Tous les anciens DJ’s qui se trimballaient avec des caisses de vinyles en soirées ont tous des problèmes de dos comme moi. C’est quand même un luxe de se balader avec un Macbook et des centaines de gigas de sons dans une petite pochette d’ordi et de pouvoir les jouer dans n’importe quel endroit du monde sans avoir un excédent de bagages ou autre. Imagine les DJ’s stars des années 90 quand ils devaient tourner à l’étranger, c’était des caisses de vinyles à transporter dans l’avion, ça devait être hyper compliqué. Après je t’avoue que toutes ces évolutions comme le calage de BPM, les clefs… je trouve ça de trop. Un bon DJ doit quand même être à l’aise sur vinyle comme sur Serato, faut des bases solides. Après y’a un peu trop de gadgets comme ça à mon goût mais certain·e·s s’en servent super bien, ça rajoute un plus au show. Pour ce qui est de Phase ça m’a l’air cool, ceux que je connais qui l’utilisent ont l’air satisfaits, personnellement je n’ai pas encore essayé.
En plus d’être DJ, tu es aussi beatmaker, est-ce un passage obligé pour tous les DJ’s ?
De nos jours je suis plus beatmaker/compositeur que DJ, j’ai complètement basculé de l’autre côté depuis environ 6 ou 7 ans. J’ai commencé le beatmaking vers la fin des 90’s, après qu’on a fondé le groupe de rap La Meute avec G-Zon, Ronsha et Téo (qui par la suite a été remplacé par K-Lvin). On a sorti notre album Danse Avec Les Loups en 2005, j’ai composé une bonne partie des titres; ensuite j’ai lâché pendant quelques années, puis en 2014 ma femme et mes ami·e·s m’ont offert Maschine MK2 pour mon anniversaire, je m’y suis remis à fond. Quelques années après, j’ai acheté Maschine MK3 et depuis je bosse là-dessus. Je ne pense pas que ça soit un passage obligatoire, je connais des DJ’s qui ne se sont jamais mis à la prod. mais c’est vrai que je connais une majorité de DJ’s qui font des beats aussi. Certains disent que c’est le prolongement logique, je n’en suis pas convaincu. Ce sont quand même des disciplines très différentes mais le DJing forge ton oreille, ça t’apprend les mesures, les BPM, la justesse et là par contre ça te donne sûrement un avantage pour faire des beats, comparé à une personne qui arrive directement à la MAO [ndlr : Musique Assistée par Ordinateur] sans passer par la case DJ.
Qu’est-ce qui t’as donné envie de créer des sons ?
Je ne sais pas vraiment. Déjà tout gamin j’écoutais du Funk 80’s, les sons de synthés ou les boites à rythme m’attiraient grave, je m’intéressais aux références hardware de l’époque : le DX7 Yamaha, le Fairlight, la TR 808 de Roland, etc. Je regardais derrière les pochettes d’albums de Loose Ends ou Midnight Star pour savoir qui jouait de quel instrument et j’essayais de deviner de quel instrument venait telle sonorité… Par la suite j’avais même acheté un petite boite à rythme avec quelques pads qui fonctionnait à piles ou sur secteur je crois, elle était ronde avec une sortie stéréo en RCA et un sortie casque je ne me rappelle plus si c’était Sony, Casio ou Boss, je me souviens juste que je l’avais acheté dans un bazar qui vendait des postes radio cassette et des chaines Hi-Fi vers Bonne Nouvelle c’était l’époque de Public Enemy, Run DMC, Eric B & Rakim, LL Cool J… j’étais frustré car ça ne sonnait pas aussi fat (y’avait pas de compression dans cette petite boite) et les kicks et les snares [ndlr : kick, nom de la grosse caisse et snare, nom de la caisse claire] ne sonnaient pas comme sur les albums que j’écoutais, quelle déception (rires) !
Quels étaient les beatmakers qui t’ont inspiré ou influencé à tes débuts ? Et maintenant ?
Dans les français à l’époque, pas grand monde en vérité, mis à part (mais plus tard ) la clique Time Bomb avec DJ Sek et DJ Mars etc. 45 Scientific avec mon pote Fred le Magicien et puis Madizm et Sec.Undo , mais j’ai beaucoup kiffé les américains : Jazzy Jeff, DJ Premier, Pete Rock, The Alchemist, Just Blaze, 9th Wonder, Swizz Beats. De nos jours je kiffe grave AraabMuzik, V Don, Beat Butcha, Mike & Keys et pour les français Just Music Beats qui pour moi actuellement sont parmi les meilleurs français. Il y a aussi Rc Coco, Mil Beats ou DJ Martin Dezer. Mes amis aussi m’inspirent, que ce soit Ronsha, Huggy, DJ Ghost-Bo, DJ Mada ou DJ Phil Basini, souvent ils me surprennent, dans le bon sens du terme. Actuellement il y a plein de petits beatmakers inconnus qui peuvent gifler les meilleurs car le niveau a énormément évolué, c’est assez dingue en France je trouve.
Comment composes-tu ? Plutôt à base de samples ou en composition pure ?
Maintenant je ne sample quasiment plus, je compose dans 99% des cas. En général, soit j’entends un truc qui m’inspire, une mélodie par exemple, et si je ne suis pas chez moi je prends mon téléphone et je m’enregistre en chantant très mal pour m’en souvenir (rires). Parfois ça part de rien. Une fois c’était au travail, le son d’une machine à café qui t’avertit que ton café est prêt, c’était une sorte d’arpège au synthé, hyper court et ça m’a inspiré une prod. qui n’a pas grand-chose à voir avec le son de la machine, mais ça m’a inspiré. À une époque, vers 2002/2003, mon père avait un vieux PC qui chauffait quand je squattais trop dessus et il y avait comme une alarme qui se déclenchait avec le ventilo « tin tin tin tin » et ça m’a inspiré un morceau aussi. Parfois des mélodies me viennent comme ça et sinon il y a aussi des banques de sons avec des accords en midi qui peuvent m’inspirer et quand je suis devant la feuille blanche et que l’inspi me fuit dans Maschine tu as une fonction qui génère des accords dans différents styles, ça ne fait pas des morceaux entiers mais ça peut aider à débloquer la situation, ensuite je trouve la suite des accords. Parfois je ponds juste une ligne de basse ou un beat et j’habille autour ou alors je pianote sur mon clavier-maître, je trouve des accords et ça vient. J’ai tout appris à l’oreille, je n’ai jamais fait de solfège ou jamais pratiqué un instrument donc j’en ai chié pour arriver à pouvoir concrétiser ce que je voulais vraiment, je me suis bouffé des heures de tutos sur les accords, etc. mais maintenant j’arrive vraiment à obtenir la mélodie que j’entends dans ma tête.
Quel est le genre musical qui t’inspire le plus pour composer ? Pourquoi ?
Franchement j’ai pas de style qui m’inspire plus qu’un autre, je peux te taper un morceau trap, drill, boom bap, funk, RnB, electro, house, selon mon humeur ou mon envie du jour, même si Huggy me dit souvent que je ramène toujours une touche funk dans mes morceaux même rap (rires). J’ai jamais voulu me limiter au rap, sinon ça m’ennuie vite. J’ai des trucs que je n’ai jamais sortis dans des styles très différents. J’ai même fait un son pour Vegan, le court-métrage humoristique de mon pote Arnaud Baur et j’ai apprécié faire ça, c’est un domaine qui m’intéresse énormément, j’ai même renouvelé l’expérience quand j’ai fait une formation Opérateur du son à l’ESRA, j’ai dû composer une musique jazz années 50/60 pour une fausse pub de dentifrice d’époque et j’ai kiffé, c’est vraiment un truc qui me botte avec le sound design et la musique pour les jeux-vidéos alors que je ne suis pas un gamer mais j’ai eu une expérience là-dedans et j’ai trouvé ça mortel aussi.
Tu as travaillé avec des artistes aussi différents que Wonda Wendy, Stany et Mr. Melvin, c’est au hasard des rencontres ou le choix de ne pas être enfermé dans une case ?
Oui ce sont des rencontres qui sont devenu·e·s des ami·e·s car le courant est passé tout de suite humainement et artistiquement parlant, je fonctionne beaucoup à l’affectif, je ne peux pas travailler avec un gars ou une artiste que je n’apprécie pas juste pour prendre un billet, j’ai du mal à faire ça, peut-être que j’y arriverai un jour. Je n’ai pas beaucoup de stock, je fais surtout du sur mesure, j’essaie de comprendre l’univers de l’artiste, ses goûts, ses influences et ensuite je reste dans son délire tout en ramenant ma touche et en essayant quand même de ne pas refaire la même chose que mes prédécesseurs. Après c’est vrai aussi que je n’ai pas envie de me laisser enfermer dans une case « beatmaker de rap » même si je sais que je viens de là et que c’est grâce à ça que tout a commencé, j’ai envie de voir d’autres choses. Je ne me mets pas de barrières, je fais ce que j’aime. Par exemple, depuis les années 2000 je kiff le 2 Step et le broken beat pourtant je n’ai jamais fait de morceaux dans ces styles musicaux mais un de ces jours je vais m’y mettre.
En 2020 tu fondes le label Musical Ark Recordz (M.A.R.), quel est ton objectif avec ce label ?
Au début, créer le label Musical Ark Recordz (M.A.R.) c’était vraiment pour m’auto-produire avec une vraie structure en faisant tout dans les règles et essayer de vraiment me professionnaliser. Quand tu t’es fait avoir par un pote, par un éditeur pas très honnête ou par un distributeur, tu te dis qu’il faut contrôler toutes les étapes toi-même. Après je vais essayer de développer le label avec mes projets, me faire plaisir et par la suite pourquoi pas signer des jeunes talents prometteurs et essayer de promouvoir la musique que j’aime, tous styles confondus.
Tu peux nous parler de ta collaboration avec le rappeur américain Thonio dont tu as produit le dernier album intitulé « In My Dreams » ?
In My Dreams c’est un EP 7 titres. Thonio c’est un artiste originaire de Little Rock (Arkansas) et qui vit depuis pas mal d’années à Buffalo (NY). Il est proche du groupe Doppelgangaz. Je l’avais découvert par le biais de l’émission de radio Ronsha Mix de mes gars Ronsha & G-Zon, j’avais bien kiffé ses projets auto-produits, son univers, son style rap et ce petit côté chantonné soul qu’il maîtrise très bien. G-Zon était en contact avec Thonio donc il nous a connectés. Au départ je partais dans l’optique de lui vendre des prods et puis en discutant on a fini par tomber d’accord sur un projet commun. On a travaillé à distance : Thonio a géré l’enregistrement des voix et la pochette (que Drop Deezign a adapté au format vinyle 12” et cassette audio), de mon côté j’ai pris en charge le mixage, le mastering (qui ont été réalisés par Amar du studio Voice & Beats à Bondy) et le reste.
Pourquoi sortir cet EP uniquement en vinyle ?
Il est sorti le 31 mars 2023 en streaming et en téléchargement aussi. En fait au tout début, je pensais le sortir uniquement sur les plateformes et Bandcamp, et puis je me suis dit qu’il y avait un revival du vinyle depuis quelques années donc pourquoi pas le sortir aussi en physique ? Le vinyle c’est ma base, c’est avec ça que j’ai commencé le DJing, j’ai donc un rapport affectif avec ce support. C’est un risque financier mais je mise sur la rareté car c’est un disque en édition limitée à 300 exemplaires, il n’y aura pas de re-pressage quoiqu’il arrive, même si par miracle ça se vendait comme des petits pains (rires). Il y a aussi une mixtape K7 en série limitée de 100 exemplaires qui arrive avec en face A un Ronsha Mix inédit spécial Thonio pour retracer un peu son parcours sur ces dernières années avec des morceaux de ses projets plus ceux du EP mixés comme dans l’émission et en face B le EP en morceaux séparés.
Peux-tu nous parler de tes prochains projets ?
Pour le moment je suis sur plusieurs trucs : un projet instrus lo-fi, un projet nu funk très typé 80’s et j’essaie d’enclencher un autre projet rap avec un autre rappeur US. Si l’accueil de In My Dreams est bon pourquoi pas en faire un autre avec Thonio ? Donc les projets ne manquent pas, faut juste les financer et les prendre un par un, tout ça demande du temps car je gère quasiment tout, tout seul, ce n’est pas toujours facile.
Un mot de la fin, une dédicace ?
Je vais dire aux lecteurs de T-Rex Magazine d’acheter notre disque, notre cassette, faites exploser nos téléchargements payants et nos streams !!!
Et sinon, surtout : dédicace à ma famille, mes vrai·es, elles et ils se reconnaîtront, une pensée pour tous mes trop nombreux disparu·es. Une spéciale pour DJ Diemone et Batsh , reposez en paix, vous me manquez.
Peace !
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Le EP “In My Dreams “ : https://fanlink.to/IMDThoDjK
Interview réalisée par Mayleen & Namor